Ce BLOG est consacré à la résidence 2011-2012 des artistes contemporains DAVID RENAULT et MATHIEU TREMBLIN alias Les Frères Ripoulain au Pôle Max Jacob de la Ville de Quimper.
Ces artistes ont été choisis pour leur relation (im)pertinente à la cité et leur capacité à rassembler pour monter des projets collectifs. Le titre de la résidence 1+1=1 1+1=2 organisée par l'association ART4CONTEXT se réfère à la relation particulière que ces artistes entretiennent avec le processus de création individuel et collectif, et plus globalement à la question du créer ensemble dans la polis.
Cette résidence s'échelonne sur trois périodes en 2011-12 :
- résidence 1 du 23 au 30 novembre :
travail de repérage et de rencontre avec les acteurs culturels du Pôle Max Jacob et les habitants.
- résidence 2 du 13 au 26 février :
au Pôle Max Jacob : création/diffusion, conférences et rencontre/débat durant le Festival Les Hivernautes organisé par les Polarités.
au Project Room du Quartier centre d'art contemporain : dialogue ex-situ en vidéoprojection du 16 au 26 février.
- résidence 3 du 27 mai au 9 juin :
exposition de restitution du 3 au 10 juin au Project Room du Quartier centre d'art contemporain.
Vernissage le samedi 2 juin à 18h30 au Quartier.
En partenariat avec Les Polarités pôle départemental musiques actuelles, Le Quartier centre d'art contemporain et l'EESAB école européenne supérieure d'art de Bretagne site de Quimper.
Avec le soutien de la Ville de Quimper, du Conseil Général du Finistère et de la Région Bretagne.
David Renault et Mathieu Tremblin appartiennent à cette génération née dans les années 80 et marquée par des cultures souterraines comme le hacking, le graffiti et les freeparty, qui place le Do It Yourself, l’activisme et le partage au centre de ses préoccupations. A travers de nombreux projets collectifs et partenariats qu’ils mettent en place, les moyens éclectiques auxquels ils recourent s’effacent toujours derrière une volonté de produire " un art qui rend la vie plus intéressante que l’art ". S’ils se font fervents défenseurs de la maxime de Robert Filliou, c’est qu’ils développent ainsi leur champ disciplinaire propre avec le même souci pratique et théorique de concevoir une démarche artistique en prise avec le réel.
En duo sous le pseudonyme des Frères Ripoulain, David Renault et Mathieu Tremblin oeuvrent dans les espaces en jachère de la ville et développent des protocoles d’action urbaine autour des notions de contre-façon, d’abandon et de dégradation, d’expression autonome et spontanée, de langage cryptique et de désobéissance civile. / DR + MT.
Inviter David Renault et Mathieu Tremblin en résidence, c'est comme lancer une pièce de monnaie en l'air sans vouloir savoir sur laquelle des trois faces celle-ci se fixera. C'est délaisser le sort qui en est jeté et s'aventurer dans les zones hors contrôle pour y pointer le climat d'un lieu à fort potentiel lynchien, la poésie brute d'un mur à alléger de son histoire, la preuve matérielle d'un acte illicite à dévoiler, la percée froide d'une traversée à imaginer…
C'est aussi observer la beauté tirée de l'obscurité blafarde d'un non-lieu désaffecté pour un cube immaculé, quoiqu'infecté. Loin de l'abri-bus, l'acte de vandalisme trouve alors sa force esthétique à l'ombre d'une sub-polis laiteuse, raffinée. Il n'y a alors rien à éteindre, mais tout à rallumer, surtout les extincteurs !
C'est encore écouter la talentueuse éloquence d'un orateur grisant au sujet d'un objet nommé graffiti, d'un nuage de tags percés, d'un envol d'oiseaux suspendu prêts à fondre, d'un vol au-dessus d'une corniche à coucous.
C'est écouter encore, aveuglément, sans bruit ni rien entendre d'autre que du son en cage, les réminiscences d'un sound system aphone.
C'est aussi se surprendre à rire à l'étouffée en attrapant des mouches invisibles et inaudibles, en s'enivrant mesquinement au nez d'un illustre musée, en hurlant "Debout !" de bon matin, à grands coups de bruits blancs.
Non pas la vie en rose, mais de la poésie urbaine en jaune fluo, et ceci n'a rien à voir avec un ciel liquide. Comprendra qui osera !
Eric Le Vergé,
responsable artistique ART4CONTEXT
- décembre 2011
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